L’Artiste
« Toute ma vie j’ai eu besoin de penser peinture, de voir des tableaux, de faire de la peinture pour m’aider à vivre, pour me libérer de toutes les impressions, toutes les sensations, toutes les inquiétudes auxquelles je n’ai jamais trouvé d’autres issues que la peinture. »
Bruno Daublain
Je reprends ces paroles de Nicolas de STAEL pour exprimer ce désir de peindre depuis mon adolescence.
Autodidacte de la peinture, j’ai toujours cherché à approfondir mes connaissances dans les musées et les galeries, les livres d’art, la vie des artistes, les rencontres avec d’autres artistes. Tout le long de mon parcours, j’ai remonté le cours de l’histoire de la peinture depuis l’art pariétal puis de la fresque, la renaissance, l’impressionnisme, le cubisme, le fauvisme, l’abstraction….
Pour progresser dans la peinture, je reprends une parole de Fabienne VERDIER : « Il faut un travail sur soi-même qui permette de sortir de tout préformatage. Le tableau qui surgit de cette expérience est chargé d’un flux vital qui a pour effet… de régénérer celui qui le contemple ».
Je travaille directement sur la toile et je l’enduis de couleurs. Parfois quelque chose surgit de mes souvenirs, de mes émotions. Puis à la pointe de mon couteau, je trace des lignes et des courbes : l’esquisse d’une construction. La couche d’apprêt étant encore fraîche je peux naturellement gommer en repassant de la matière. Alors apparaissent progressivement les contours de la forme qui deviendra la base de la toile. Le travail des couleurs s’ensuit par superposition, fondue, transparence, aplat et griffure. Le couteau, outil primaire, permet de travailler la peinture comme une fresque, une maçonnerie, ou une écriture…
Chaque toile est une nouvelle page d’écriture, une nouvelle partition. Je joue avec les couleurs et les lignes, y écrit ma vie, mélange d’abstraction et de figuration, d’inconscient et de conscient. Je cherche la lumière qui dépasse notre simple humanité, nous espère au-delà du soupçon, et de l’imperfection, qui éclaire chacune de nos histoires.
« Qu’ainsi, celui qui regarde mes toiles puisse être touché dans sa propre histoire… »
Galerie d’accueil
Mouvement perpétuel de la création
Par la peinture, j’entreprends un acte profond de création. Je m’associe à cette création qui m’entoure et me trouble, faite de notre terre et des hommes qui l’habitent. Cet élan créatif, il n’est pas facile de le renouveler à chaque mise en présence devant une toile vierge.
D’un coté le passif de mes émotions et de mes sentiments, de l’autre l’actif de toutes les toiles réalisées, le bilan de mon activité de peintre parvient à un certain équilibre fragile. Mais celui-ci se rompt à chaque nouvelle toile.
Je dois trouver un mouvement intérieur au fond de moi-même qui peut et doit transcender tous les autres, révéler une émotion nouvelle au milieu de toutes celles qui ne sont que passagères.
« La mer, la mer, toujours recommencée » Le cimetière marin de Paul Valery.
Galerie 1
Impression
A l’origine de la peinture, il y a l’émotion. Mon travail part toujours de quelque chose de profondément réel qui m’a ému, troublé : la rencontre d’un paysage, d’une figure ou d’un visage, un événement vécu.
Sur la toile, la peinture crée une représentation : un instant de vie, une maison, un arbre, un bateau, une couleur de saison, qui sera le seuil de la toile pour celui qui la regardera. Le temps, l’espace, le lieu, l’architecture s’installent. La toile s’incarne et communique avec l’autre.
Cette impression ne reste pas complètement figurative pour éviter de rentrer dans le registre de l’anecdotique. Libre expression est donnée à la superposition des couleurs qui va traduire et révéler le mouvement intérieur… la motion interne.
Impression fuyante, fugueuse, d’un rêve qui vous tient et vous poursuit. Griffures de la vie.
Galerie 2
Impré-Cubisme
J’ai toujours voulu faire le lien entre l’impressionisme et le cubisme, comme si entre l’âme et la raison, s’établissait une communion d’esprit. Notre société pourait-elle y parvenir ?
Autant je suis touché par les couleurs de tout ce qui m’environne et saisi par l’émotion que dégage chaque chose vue, autant la perception de la construction de ces choses me permet de mieux appréhender le dessin, au-devant, dedans et derrière.
Notre monde contemporain fait apparaître les sentiments et les émotions comme des fragilités. C’est un monde de constructions urbaines, de procédures cartésiennes. Le déconstruire offre la possibilité d’y ajouter des espaces de douceur, de sensibilité et permet ainsi à l’âme de l’habiter.
Construire et déconstruire une toile me fait grandir et vivre ; même si je reconnais d’avance sa face inachevée.
Galerie 3
Abstraction figurative
La figuration aide celui qui regarde la toile à y entrer.
L’abstraction lui permet de poursuivre ce chemin et de pénétrer profondément dans la toile.
Encore aujourd’hui, je ne peux pas me lancer dans l’abstraction totale, même pour être libre de ne rendre de compte à personne, même pour me détacher du regard de l’autre.
Par l’abstraction, on entre dans une dimension qui dépasse celle de l’homme. Associée à une part de figuration, elle offre la possibilité d’une rencontre incarnée avec la dimension spirituelle.
galerie 4
Formes humaines et figures
Aborder la femme ou l’homme dans son intériorité et donc peindre un visage où se dessinent une humeur et des sentiments… par et grâce à l’autre, nous existons. Le portrait m’apporte un autre regard sur moi-même.
Le monde avance, plein de voyageurs, de gens en partance, ou en souffrance. Sur des bateaux ivres, ils embarquent quand même pour la pêche à la liberté. Et moi, je poursuis mon voyage en quète d’une vérité, du bout de mes couteaux, naviguant, toutes couleurs dehors.
Galerie 5
Collage
Le peintre ne peut ignorer la société dans laquelle il vit. Aujourd’hui faire attention à notre environnement est une priorité humaine.
Ainsi me suis-je lancé dans une double opération.
La première est de reconnaître qu’une toile a été soit mal achevée, soit dénudée de sens ou d’intérêt.
Alors, il faut oublier la toile d’origine, y revenir, la reprendre sans la jeter. Son fond est à recycler.
Mes palettes, sont presque toutes en papier . Une fois découpées, elles servent de pièces de collage que j’assemble et colle sur une nouvelle toile.
galerie 6
Mouvement intérieur
Je trouve dans la création artistique un moyen de me poser sur terre et de lever la tête vers une espérance.
Je constate ainsi mes limites devant le monde tel qu’il est, devant le beau, le vrai, devant quelque chose de supérieur à notre simple humanité.
Ce mouvement intérieur, motion au sens anglophone, venant d’en haut se glisse au plus profond de moi. Je vais à cette source pour peindre.
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